L’équipe de la CIFR 2014 a récemment communiqué avec le Dr Glen Bandiera, de l’Université de Toronto, qui présentera l’une des trois démonstrations internationales lors de la CIFR. Une démonstration est un atelier qui permet à une école ou un programme de présenter une innovation qui pourrait être utile à d’autres, et de susciter le dialogue sur la meilleure façon de faire progresser la formation médicale postdoctorale. Lisez la suite pour découvrir ce que l’Université de Toronto nous réserve.
Quels sont certains des succès, des projets de recherche et des techniques que l’Université de Toronto présentera lors de la CIFR?
L’une des particularités de notre programme de formation médicale postdoctorale est l’approche factuelle que nous avons adoptée à l’égard des processus et des mesures d’appui centralisés des programmes de résidence. Chaque année depuis quatre ans, nous avons constitué des groupes de travail pour effectuer une analyse contextuelle rigoureuse de la littérature et des pratiques exemplaires dans les principaux domaines de la formation des résidents, notamment l’évaluation des résidents et des enseignants ainsi que l’utilisation des médias électroniques. Les données de cette analyse nous ont permis d’établir des normes minimales que les programmes sont tenus de respecter voire d’adapter en fonction des besoins de leur département et de leurs sites d’apprentissage.
Selon notre expérience, les programmes font leur possible, mais il est difficile pour eux de recenser la littérature et d’établir eux-mêmes des données probantes. Nous appuyons leurs efforts en accomplissant cette lourde tâche et en leur permettant de faire preuve de créativité en toute conformité avec les normes minimales. La sagesse émane du groupe de travail, généralement composé de directeurs de programme et de chefs de file de la formation de l’Université de Toronto, ainsi que de résidents et d’étudiants. Nous consultons aussi des partenaires externes, au besoin.
Quels défis avez-vous rencontrés lors de la mise en place de ces initiatives?
L’Université de Toronto est affiliée à 27 hôpitaux de formation et compte 79 programmes de résidence; il est donc difficile d’établir des normes minimales tout en offrant aux programmes et aux hôpitaux de formation la souplesse nécessaire pour accomplir quelque chose qui leur paraît logique. Nous tentons d’agir le plus simplement possible lorsque nous établissons des normes minimales que les programmes peuvent explorer à leur guise. Nous avons mis en place des processus de surveillance assez sophistiqués pour informer les programmes de leur rendement par rapport aux normes établies.
Quels objectifs s’est fixé l’Université de Toronto pour améliorer la formation des résidents au cours de la prochaine année?
Nous éprouvons des difficultés dans certains domaines où d’autres programmes réussissent. Nous tentons de relever la barre en ce qui a trait à l’expérience des résidents parce qu’ils suivent leur formation dans plusieurs hôpitaux dotés de différents systèmes d’information, où les exigences d’inscription diffèrent, etc. Nous tentons de rattraper le reste du pays en harmonisant plusieurs de ces processus et en facilitant la tâche des résidents, et c’est pourquoi nous songeons à faire appel à d’autres organisations pour nous aider.
Nous tentons aussi d’améliorer notre programme de bien-être des résidents qui a été mis en place il y a environ sept ans et qui a eu une influence considérable sur nos résidents en général; nous souhaitons donc progresser en ce sens.
Nous voulons aussi permettre aux enseignants de remplir leur mission, d’être plus que de bons pédagogues en les aidant à bien évaluer les résidents; c’est une question épineuse puisqu’il ne s’agit pas seulement de leur fournir les bons outils et les bonnes connaissances, mais aussi de créer un environnement qui répond à certaines questions sociales et culturelles liées à l’évaluation. Plusieurs politiques et procédures déjà en place nous aident en ce sens.
Ce sont probablement là les trois plus importants objectifs que nous comptons réaliser cette année. Nous surveillons également un projet pilote lancé il y a presque quatre ans et portant sur un programme fondé sur les compétences en orthopédie. Ce dernier a ouvert la voie à de nombreux autres projets à l’échelle du pays et a servi de cas de référence pour évaluer la faisabilité de la formation fondée sur les compétences au Canada. Ce programme se poursuit et prend de l’expansion. Il a fait l’objet de nombreux examens, à l’interne comme à l’externe, et nous continuerons de nous y intéresser.
Quelles leçons espérez-vous que les participants tireront de votre démonstration?
Je crois qu’ils retiendront trois choses. Premièrement, ils reconnaîtront la rigueur et l’importance des données probantes dans l’établissement de politiques et de procédures s’appliquant à la formation médicale. Deuxièmement, ils comprendront l’importance de se concentrer sur des compétences démontrables pour évaluer les résidents et concevoir des plans correctifs. Troisièmement, ils saisiront mieux l’importance de privilégier de manière significative l’expérience des apprenants et le bien-être des résidents dans un système éducatif complexe.
Nous avons adopté une approche plutôt normalisée quant à la façon d’établir des données probantes, de mobiliser les gens et de stimuler et surveiller le changement systémique. C’est d’ailleurs sur ces éléments que portera notre démonstration. Nous espérons que les participants seront prêts à engager un dialogue, à partager leurs idées et leurs expériences et, espérons-le, à réfléchir sur nos activités.
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